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Querétaro est le plus joli mot de la langue espagnole.
C’est l’institut Cervantès, équivalent de nos Alliances Françaises, et qui promeut la langue et culture espagnole dans le monde, qui a lancé le concours en 2011. Et c’est l’acteur Mexicain Gael Garcia-Bernal qui a proposé « Querétaro », repris en masse par les internautes Mexicains, pas avares à l’heure de mettre en avant leur patrie bien aimée.
Et Querétaro est mon (presque) premier contact avec le Mexique. En Janvier 2007 j’y débarquais pour un stage de 8 mois, pour ce qui était mon dernier semestre universitaire. J’y ai découvert que les maisons peuvent avoir des façades rouges, jaunes, orange, vertes, bleues, et que cela rend plutôt de bonne humeur. J’y ai passé mon premier hiver sans bonnet, ni écharpe, ni gant ; sans fumée qui s’échappe de ma bouche lorsque je parle. Mais aussi : des taxis aux prix abordables, des bouis-bouis qui proposent de la nourriture à chaque coin de rue, quasiment 24 heures sur 24, des pharmacies qui vendent du Coca-Cola et des cigarettes, et des gens aimables par nature.
Rue colorées de Querétaro
Surtout, j’ai pu admirer à loisir un concentré d’architecture coloniale parmi les plus époustouflants du pays, classé au Patrimoine de l’Humanité de l’UNESCO (le Starbucks de l’architecture).
Le symbole de la ville est son aqueduc, malheureusement pas mis en valeur et noyé au milieu des constructions modernes qui l’entourent, un peu comme si l’on construisait des immeubles de 50 étages près de la Tour Eiffel.
Los arcos de Querétaro
Le centre historique s’étale sur plusieurs kilomètres, avec de nombreuses églises et couvents, dont 2 émergent de ma mémoire :
- le « Convento de la Santa Cruz », célèbre pour son arbre miraculeux dont les épines sont en forme de croix, similaire à celle où Jésus aurait été crucifié.
- L’église de « Santa Rosa de Viterbo », de style baroque, avec ses arcs inversés uniques, et des retables de grande valeur en son intérieur. Même si ses clochers sont typiques du Mexique, la partie basse de l’édifice me rappelle toujours Florence
Les épines en forme de croix du Convento de la Santa Cruz
L’Eglise Santa Rosa de Viterbo
La partie coloniale de la ville regorge de petites places entourées d’arbres, de terrasses de cafés et de fontaines. Et puis il y a de la musique tous les dimanche dans les différents kiosques, pour tous les goûts.
C’est donc ici que je me suis immergé dans la culture et les traditions mexicaines, mais aussi dans son histoire. Quelques-uns des chapitres les plus importants de la courte histoire du Mexique ont eu lieu à Querétaro. C’est ici notamment qu’a commencé le mouvement d’Indépendance face au pouvoir colonisateur espagnol, avec la Conspiration de Querétaro, et le rôle important joué par la Corregidora Josefa de Ortiz. C’est ici aussi qu’eut lieu l’exécution de Maximilien d’Autriche, pion de Napoléon III et de ses plans impérialistes, fusillé sur le cerro de las campanas (la colline des cloches), reconverti en parc auquel on accède pour le prix symbolique d’un peso. Et puis, plusieurs statues rappellent le passé préhispanique de la région, dont celle gigantesque de Conin, le chef des indigènes Otomi, et une autre qui représente un indigène en train de danser, à côté du temple de San Francisco. Chaque année un festival de danses et costumes préhispaniques a d’ailleurs lieu dans la ville.
Danses préhispaniques
A voir aux alentours de Querétaro
A proximité de la ville de Querétaro (dont le nom complet est d’ailleurs Santiago de Querétaro) se trouvent de nombreux sites d’intérêt, à commencer par les missions Franciscaines de la Sierra Gorda, une série d’églises implantées dans une zone semi-désertique, que je n’ai malheureusement pas encore visité (honte à moi).
J’ai par contre bien été à Bernal, et ce dès mon premier week-end au Mexique, grâce à la bonne volonté de mes collègues de boulot de l’époque qui ont fait office de guides touristiques. C’est un minuscule mais majestueux village, connu pour sa « peña », cet immense monolithe minéral, qui aurait des propriétés énergisantes. La zone est aussi riche en eaux thermales, surtout à proximité de Tequisquiapan, un village un peu plus grand que Bernal, où est organisé chaque année un festival du fromage et du vin.
Bernal
Le village d’Amealco possède une forte concentration de population indigène, où les traditions sont conservées, et dont le marché dominical est une merveille de gastronomie et d’artisanat. Dans la campagne coule un fleuve qui voit son cours interrompu par une cascade, petit filet d’eau qui devient un véritable torrent assez impressionnant pendant la saison des pluies.
Amealco
Je reste attaché á Querétaro, une ville vraiment agréable à vivre, et à visiter, où j’essaie de venir passer un week-end une fois par an. Elle ne fait pas partie des circuits touristiques des étrangers, qui préfèrent généralement le trio Oaxaca – Chiapas – péninsule du Yucatan. C’est pourtant un bijou colonial, dans le même style que Guanajuato (Ndlr: cf l’article sur Guanajuato et ses momies) ou San Miguel de Allende, et que je préfère amplement à d’autres villes plus visitées comme Puebla (Ndlr: cf le calme de Puebla) .
Infos pratiques pour les voyageurs
Comment arriver à Querétaro en partant de Mexico ?
Les autobus partent de la « Central del Norte » (Station de Metro « Autobuses del Norte », ligne jaune). La compagnie Primera Plus a des autobus vers Querétaro toutes les 15 minutes, pour un prix de 235 pesos. ETN, compagnie un peu plus luxueuse, a des départs toutes les 30 minutes aprox. pour 280 pesos. Il faut à peu près 3 heures pour effectuer le trajet.
Vous pouvez aussi passer une annonce sur le groupe Facebook des gens de Querétaro qui vivent à Mexico, afin de partager une voiture.
Où y manger ?
Le vendredi et samedi soir testez les tacos de rue à l’angle de l’Andador 16 de Septiembre et Luis Pasteur. Toujours dans la rue, sur l’Andador 5 de mayo, à côté de la fuente del danzante (l’indien dansant), vous pouvez essayer les « cueritos » (peau de porc préparée avec des tomates, de la coriandre et du chou).
A l’angle de l’Andador 16 de Septiembre et Luis Pasteur nous vous recommandons aussi deux petits restaurants de spécialités Mexicaines: « la Fuente de Lupita » et « Los compadres ».
En cas de chaleur vous pouvez aller prendre un smoothie à la cafeteria « Gloria Jeans », sur la plaza de armas, ou encore mieux goutez les célèbres glaces de « Nieves Gaby », sur l’Andador 5 de Mayo.
Pour boire un verre en soirée: le bar Apolonia, sur l’Andador Libertad (#46)
Comment aller à Bernal, Tequisquiapan ou Amealco ?
Il vous faut arriver dans un premier temps à Querétaro. Si vous y arrivez en autobus de Mexico, il vous faudra simplement passer de la terminal A à la Terminal C, d’où partent tous les bus locaux, vers les villages à proximité. Cependant, si vous souhaitez voir Bernal et Tequisquiapan dans la journée, le plus simple est de louer une voiture.
Ndlr: lire aussi les précédentes questions/réponses avec Romain.