Pour ceux qui ont la chance de maîtriser quelques mots d’espagnols, le dépaysement est grand. Vous connaissiez peut être « ahora » (maintenant) ou « mañana » (demain). Eh bien ces expressions prennent ici un tout autre sens. Pour mañana, par exemple, comprenez plutôt « dans les prochains jours ». Les mexicains ont d’ailleurs l’habitude d’employer les suffixes –ito ou -ita qui donnent une nouvelle dimension à beaucoup d’expressions. Ahora devient ahorita, qui signifie normalement tout de suite, mais qui tend à devenir « bientôt », voire, parfois, à se transformer en mañana. Mañana qui devient lui-même « un de ses jours », et ainsi de suite. Heureusement pour les voyageurs de passage, les compagnies de bus effectuant les liaisons entre les grandes villes assurent leurs trajets à des horaires réguliers.
Cette notion du temps bien différente de la nôtre a de quoi rendre nerveux plus d’un. Alors que, devant une file d’attente de 30min (durée, là encore, approximative), les quelques français présents se démarquent rapidement par quelques gestes d’impatience, les mexicains restent stoïques et semblent presque apprécier l’occasion qui leur ai donné de ne rien faire.
Si la gestion du temps à la mexicaine et leur patience à toute épreuve affectent leur productivité au travail, elle est par ailleurs gage de qualité de vie. Ici, pas de stress (même dans les grandes villes) ni d’antidépresseurs. Les mexicain profitent de l’instant présent et de l’interlocuteur du moment. Le mot d’ordre reste le même : prendre son temps. Bref, pas besoin de partir en vacance pour se sentir en vacance.