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Pendant mes 7 ans de vie au Mexique, j’ai eu la chance de connaître le « Cri de l’Indépendance » depuis plusieurs endroits du pays qui comptent parmi les plus emblématiques : Mexico, Guadalajara et Dolores Hidalgo. Je vous livre mes impressions. Ne manquez pas la vidéo, et le diaporama qui se situe en-bas de la page.
Le Cri de l’Indépendance à Guadalajara (en 2011, 2013 et 2014)
A Guadalajara, la cérémonie du « Cri de l’Indépendance » à lieu depuis le balcon principal du Palais du Gouvernement.
Guadalajara est une métropole de 4,5 millions d’habitants, et pourtant la vie là-bas ressemble souvent à celle d’une petite ville tranquille. Le « Cri de l’Indépendance » à Guadalajara est fidèle à cette image : on accède facilement au centre-ville, on trouve sans trop de mal un endroit où stationner même en arrivant après 21h, et on passe rapidement et sereinement les barrages de sécurité où la police fait passer les gens au travers de détecteurs à métaux. Un nombre raisonnable de personnes se presse jusqu’au Palais du Gouvernement, généralement en dernière minute (une demi-heure avant l’événement, voire moins), ce qui fait qu’on peut facilement se trouver une place de choix à proximité du balcon depuis lequel apparaîtra le gouverneur. Tout se fait dans une atmosphère bon enfant. Après le feu d’artifice, la foule se disperse dans la joie et dans le calme. Certains rentrent directement chez eux, d’autres profitent des stands et autres « taquerías » encore ouverts qui vendent nourriture et boissons.
Je vous propose de découvrir dans la vidéo suivante comment fut célébré le Cri de l’Indépendance à Guadalajara en 2011. Une originalité (et excellente idée d’après moi) du gouverneur de Jalisco de l’époque, Emilio González Márquez, fut de mentionner des héros indépendantistes locaux peu connus au niveau national comme José Antonio « El Amo » Torres, Pedro Moreno, Marcos Castellanos et Rita Pérez de Moreno.
Jaliscienses, Que viva México !!!
Rindamos Honor a los héroes que nos dieron Patria y Libertad !
Porque abolió la esclavitud, y encaminó a México hacia la libertad, que viva Hidalgo !
Por habernos dejado los Sentimientos de la Nación, que viva Morelos !
Por su valentía en la defensa del Pueblo, que viva Allende !
Por su entrega hacia la Patria, que viva Aldama !
Por su Fe en un México libre y soberano, que viva Doña Josefa Ortiz de Domínguez !
Por la defensa que desde el Fuerte del Sombrero, hizo a los ideales de la Independencia, que viva Don Pedro Moreno !
Por su contribución desde Jalisco a la Libertad de México, que viva el ¨Amo¨ Torres !
Por la defensa de la Isla de Mezcala, que viva Marcos Castellanos !
Por demostrar gran valentía y compromiso con la lucha de la Independencia, que viva Rita Pérez de Moreno !
Por inculcarnos que la Patria es primero, que viva Vicente Guerrero !
Viva Mexico ! Viva Mexico ! Viva Jalisco ! Viva Mexico !
« Jaliscienses » (habitants de l’état de Jalisco), vive le Mexique !!!
Rendons hommage aux héros qui nous ont donné la Patrie et la Liberté !
Pour avoir abolis l’esclavage, et mis le Mexique sur le chemin la liberté, vive Hidalgo !
Pour nous avoir légué les « Sentiments de la Nation », vive Morelos !
Pour avoir défendu le peuple avec courage, vive Allende !
Pour son sacrifice envers la Patrie, vive Aldama !
Pour sa foi en un Mexique libre et souverain, vive Doña Josefa Ortiz de Domínguez !
Pour avoir défendu les idéaux de l’Indépendance depuis le Fort du Sombrero, vive Don Pedro Moreno !
Pour sa contribution depuis Jalisco à la Liberté du Mexique, vive El Amo Torres !
Pour la défense de l’Ile de Mezcala, vive Marcos Castellanos !
Pour avoir fait preuve d’un grand courage et d’un engagement sans faille dans la lutte pour l’Indépendance, vive Rita Pérez de Moreno !
Pour nous avoir inculqué que la Patrie passe avant tout, vive Vicente Guerrero !
Vive le Mexique ! Vive le Mexique ! Vive Jalisco ! Vive le Mexique !
Miguel Hidalgo y Costilla : curé, il est l’initiateur du mouvement d’indépendance du Mexique. Il proclama l’abolition de l’esclavage à Guadalajara le 6 décembre 1810, ce qui légitimera la lutte armée pour l’indépendance et sera l’événement déclencheur de la lutte anti-esclavage en Amérique.
José María Morelos y Pavón: également curé, surnommé « Le Serviteur de la Nation » à partir de 1813, il devint un chef militaire d’exception et dirigea la lutte indépendantiste depuis la mort d’Hidalgo et d’Allende en 1811 jusqu’à sa capture en 1816. Il rédigea « Les Sentiments de la Nation », une liste de 23 principes qui serviront par la suite de base à la rédaction de la première constitution du Mexique indépendant.
Ignacio Allende : capitaine dans l’armée espagnole, il fut cependant le premier promoteur du mouvement insurgé. Il accompagne Hidalgo pendant la première étape de la lutte pour l’indépendance, jusqu’à ce qu’ils soient tous deux capturés et fusillés en 1811.
Juan Aldama : il participa à la Conspiration de Querétaro et au début de l’insurrection aux côtés d’Allende et d’Hidalgo. Il fut capturé avec eux à Acatita de Baján, et fusillé en 1811.
Josefa Ortíz de Domínguez : « La Corregidora » (épouse du magistrat) de Querétaro, elle participa activement aux préparatifs du mouvement d’indépendance. Ce fut elle qui alerta les insurgés qu’un espion avait informé les espagnols des projets de la Conspiration de Querétaro, ce qui eut pour conséquence d’anticiper l’appel d’Hidalgo au soulèvement populaire.
Pedro Moreno : chef indépendantiste né dans l’état de Jalisco, il fut un propriétaire terrien qui organisa des groupes de résistance contre l’armée royaliste. Il soutint un siège de deux mois depuis le Fort du « Sombrero » avant de se faire capturer, puis exécuter.
José Antonio « el amo » Torres : surnommé ainsi pour avoir été l’administrateur d’une hacienda, il fut le leader indépendantiste qui réussit à prendre le contrôle de Guadalajara le 11 novembre 1810. Il permit ainsi à Miguel Hidalgo d’entrer dans la ville le 26 novembre.
Marcos Castellanos : curé résidant dans la baie du lac de Chapala, il se convertit en chef militaire au début des guerres d’indépendance et obtint de nombreuses victoires dans cette région. Il dirigea en particulier la résistance de l’Ile de Mezcala contre les assauts royalistes qui durèrent quatre ans, sans parvenir à faire plier les insurgés !
Rita Pérez de Moreno : elle participa activement aux actions en faveur de l’indépendance aux côtés de son époux Pedro Moreno. Elle procura nourriture et soins aux blessés de guerre. Elle a souffert avec ses enfants des conséquences de la guerre.
Vicente Guerrero : politicien et militaire, il joua un rôle essentiel dans la dernière phase des guerres d’indépendance. Il fit alliance avec Agustín de Iturbide (« abrazo de Acatempan ») et conclut avec lui un projet politique (« Plan de Iguala ») qui eut pour conséquence la fusion des armées indépendantistes et royalistes (« Ejercito Trigarante »), ce qui permit finalement de mettre fin aux guerres et d’obtenir l’indépendance du Mexique en 1821.
Le Cri de l’Indépendance à Dolores Hidalgo (en 2012)
A Dolores, le « grito » a lieu devant la cathédrale, l’endroit historique où tout a commencé.
Avide des grands événements, cherchant toujours à être « là où il faut, quand il faut », je me devais un jour d’aller vivre un « Grito de la Independencia » à Dolores Hidalgo, « La cuna de la Independencia » (le berceau de l’indépendance) comme la surnomment les mexicains. Ce fut chose faite en 2012, lorsqu’un samedi après-midi j’ai fait 5 heures de route depuis Guadalajara rien que pour ça (j’avais déjà visité la ville de Dolores auparavant). Bilan : j’ai été plutôt déçu.
L’événement attire énormément de monde, et Dolores est bien trop petite pour pouvoir supporter un tel « déferlement ». J’ai passé presque 1 heure à trouver un stationnement, j’ai finalement laissé ma voiture très loin du centre. Le centre-ville était plein à craquer, les files paraissaient interminables devant les contrôles de sécurité. On se demandait si on allait pouvoir passer tellement les gens paraissaient déjà « tassés » de l’autre côté. Il y avait des barrières de part et d’autre des rues qui mènent à la place principale, mais aussi autour de celle-ci : le « Secretario de Gobierno », numéro 2 du gouvernement mexicain, était censé arriver à pied, accompagné de militaires et d’autres officiels, pour donner le « Grito ». Du coup, lorsque je suis finalement et péniblement arrivé dans un coin de la place principale, d’où je ne voyais pas grand-chose parce qu’il y avait plein d’arbres qui couvraient la vue vers la cathédrale, je n’avais aucun moyen de me rapprocher ou de me déplacer vers un meilleur endroit parce que très vite une barrière m’empêchait d’aller plus loin. Il ne me restait plus qu’à « écouter » et imaginer ce qui pouvait se passer de l’autre côté de la place. Quelle frustration !
Une fois le Grito et le feu d’artifice terminés, les barrières ont été retirées et la ville a fait démarrer un concert, de bien piètre qualité selon moi. Et puis c’était tout, il ne nous restait qu’à nous rapprocher de la cathédrale pour la voir de près maintenant que c’était enfin possible, et puis d’aller manger quelque chose. Je trouve que la ville de Dolores aurait pu et aurait dû en faire davantage étant donné l’importance historique du lieu, et la quantité de personnes qui, année après année, prennent la peine de se déplacer.
Positionnez le curseur de votre souris sur le diaporama pour le mettre en pause.
Le Cri de l’Indépendance à Mexico (en 2008 et 2010)
A Mexico, des milliers de personnes se rassemblent sur « El Zocalo », l’immense place principale de la ville.
Une manifestation à Mexico, c’est toujours quelque chose de très particulier parce que cette ville possède une atmosphère et une vigueur extraordinaires. Vivre un « Cri de l’Indépendance » là-bas est forcément un moment fort parce que c’est la capitale, parce que c’est le Président lui-même qui se trouve au balcon du Palais National, parce qu’on se retrouve sur le « Zocalo » l’immense place principale, au milieu de milliers de mexicains dans un grand moment de ferveur nationale.
A Mexico, trouver une place de stationnement est toujours difficile, mais au centre-ville et un 15 septembre ça relève presque de la mission impossible. On privilégiera donc les transports en commun, notamment le métro, pour se déplacer jusqu’au centre. Les stations du Zocalo et des alentours sont fermées à cette occasion, il faudra donc descendre du métro deux stations avant ou après le Zocalo. Les postes de contrôle sont disposés à bonne distance de la place principale. Ils sont nombreux et bien organisés : l’accès se fait rapidement. Bien entendu il y a une grande affluence, mais la place est énorme, il y a des écrans géants qui retransmettent la cérémonie et rien ne viendra troubler la visibilité vers le Palais National. Il est préférable d’arriver tôt (du genre 21h) pour pouvoir se trouver à une bonne distance du balcon principal. Il faut cependant bien se rendre compte qu’il y aura des milliers de personnes qui viendront se masser sur cette place, donc il vaut mieux ne pas être agoraphobe ! De plus, comme dans toutes les villes de cette taille et dans ce genre d’événements, il y aura toujours des risques de vols ou d’altercations avec des gens ivres qui cherchent la bagarre. Evitez donc d’emmener des objets de valeur, faites bien attention à votre appareil photo, et maintenez-vous à distance des personnes bizarres.
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